Qui est Bédiuzzaman Said Noursi …?

FaKiR

Meþveret Bþk.
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Said Nursi, surnommé Bediuzzaman (c’est-à-dire le Prodige du Temps), est né en 1877 dans le Sud-Est de la Turquie et est mort en 1960 à Urfa, dans le même pays.

Pour plus de détails sur sa longue vie exemplaire, les lecteurs peuvent se référer à sa biographie. Durant sa vie, il connut les dernières décennies de l’Empire Ottoman, son effondrement après la Première Guerre Mondiale et l’établissement de la République Turque, puis les vingt-cinq années de règne du Parti Républicain du Peuple, bien connu pour ses mesures prises contre l’Islam, suivi des dix années au pouvoir du parti Démocrate, durant lesquelles Bediuzzaman a pu jouir de plus de liberté.

Il est célèbre pour sa collection de livres intitulée Risale-i Nur.
Nous ne mentionnerons ici que certains points concernant le Risale-i Nur et nous insisterons plus particulièrement sur la compréhension de l’ouvrage intitulé Les Paroles. Dans le même but, nous aborderons rapidement les grands traits qui caractérisent le Risale-i Nur, ainsi que la méthode propre à Bediuzzaman pour enseigner les vérités coraniques.



Bediuzzaman a affiché une intelligence et une capacité extraordinaires à apprendre dès son jeune âge, terminant ainsi le cours normal de l’éducation ” medrese ” (école religieuse) à l’âge de quatorze ans, obtenant son diplôme avec beaucoup d’avance. Il devint célèbre pour sa mémoire prodigieuse et son record imbattable de débats avec d’autres savants religieux.

Une autre caractéristique de Bediuzzaman fut de montrer, alors qu’il était encore très jeune, son mécontentement à l’égard du système d’éducation existant, pour lequel il formula plus tard des propositions complètes pour sa réforme.

Le coeur de ces propositions était le rassemblement et l’enseignement en commun des sciences religieuses traditionnelles et des sciences modernes, ainsi que la création d’une université dans les provinces orientales de l’Empire, le Medresetü’z-Zehra, où cette proposition, de même que toutes les autres, seraient mises en pratique.

En 1907, ses efforts dans ce domaine l’ont porté à Istanbul où il eut un entretien avec le Sultan Abdulhamid. Bien qu’ultérieurement il ait reçu deux fois des fonds pour la construction de cette université, et que ses bases furent fondées en 1913, elle ne fut jamais terminée en raison de la guerre et des vicissitudes des temps.

Contrairement à ce que faisaient les savants religieux à cette époque, Bediuzzaman étudia lui-même et maîtrisa presque toutes les sciences physiques et mathématiques, et étudia plus tard la philosophie, croyant que c’était seulement de cette façon que la théologie islamique (qalâm) pourrait être renouvelée et pourrait ainsi répondre avec succès aux attaques auxquelles le Coran et l’Islam étaient alors soumis.
Bediuzzaman décrit un événement décisif qui eut lieu dans sa jeunesse et qui lui indiqua la direction à prendre :

il entendit que Gladstone, le ministre britannique chargé des Colonies, avait fait des menaces explicites contre le Coran. L’intention déclarée de Gladstone de discréditer le Coran_ puisque cela s’avérait la seule véritable solution pour dominer les peuples musulmans et pour mener à bien leurs ambitions _ éveilla en Bediuzzaman une réaction fulgurante.

Il fit une promesse : ” Je prouverai au monde entier que le Coran est une source de Lumière qui ne mourra jamais et ne s’éteindra jamais ! ” Dès lors, il fit tout pour employer son immense savoir aussi bien dans le domaine des sciences traditionnelles religieuses que dans le domaine des sciences modernes au service du Coran ; afin de prouver que c’était un miracle, de le défendre contre les attaques qui étaient souvent faites au nom de la science et du progrès, et de raconter ses vérités à la lumière des récents progrès scientifiques.

Il chercha à prouver que, contrairement aux revendications de ses ennemis, le Coran était la source du vrai progrès et de la civilisation, et de surcroît, puisque c’était le cas, l’Islam dominerait le futur malgré son relatif déclin et sa régression à cette époque.

Au cours du temps, l’enseignement des sciences physiques fut abandonné dans les medrese, ce qui contribua directement au déclin de l’Empire Ottoman relatif à l’avance de l’Occident.

Dès le 19ème et début du 20ème siècles, l’Europe avait gagné la domination sur le monde islamique, et dans ses efforts pour étendre sa emprise, attaquait le Coran et l’Islam au nom de la science et du progrès, les prétendant _ à tort _ être incompatibles.

Au sein même de l’Empire Ottoman, il y avait aussi une petite minorité de gens qui favorisaient l’adoption de la philosophie et de la civilisation occidentales.

Ainsi, tous les efforts de Bediuzzaman constituaient à prouver et démontrer le non-fondement de ces accusations, et que, loin d’être incompatible avec la science et le progrès, le Coran était la source du progrès et de la véritable civilisation.


Les années jusqu’à la fin de la Première Guerre Mondiale étaient les dernières décennies de l’Empire Ottoman et représentaient, comme le dit Bediuzzaman, la période du ‘Vieux Said’. Il s’efforça à servir la cause de l’Empire et de l’Islam en participant de façon active à la vie sociale et au domaine public.

Pendant la guerre, il commanda avec succès les milices sur le front caucasien contre les attaquants russes. C’est pour cette raison qu’il fut plus tard attribué une médaille de guerre. Pour renforcer le moral des troupes, il manifestait son courage et son mépris de l’ennemi en refusant de se cacher dans les tranchées, en dépit du danger constant qu’il courait. Ce qui est d’autant plus stupéfiant, c’est que Said Nursi écrivit ses célèbres commentaires sur le Coran, Les Signes de Miracles, à cette même période de conflit, en dictant à un scribe, tout en restant sur son cheval.

Déclarant que le Coran contient les sciences qui font connaître le monde physique, ses commentaires forment un ouvrage original d’une grande importance, qui rassemble les sciences religieuses et modernes comme il l’avait proposé. Lors des combats, Bediuzzaman fut fait prisonnier par les Russes en mars 1916. Il réussit à s’échapper au début de 1918, et rentra à Istanbul en passant par Varsovie, Berlin, et Vienne.

De la défaite des Ottomans s’ensuivit la fin de l’Empire et son démembrement, et l’occupation d’Istanbul et des régions de la Turquie par les forces étrangères. Ces années difficiles virent également la transformation du ‘vieux Said’ en un ‘nouveau Said’, qui marque le début de la deuxième grande période de sa vie.

En dépit de l’acclamation qu’il reçut due aux services qu’il a rendus en combattant les Anglais et en tant que membre du Darü’l-Hikmeti’l-Islâmiyya (La Maison de la Sagesse Islamique), un corps instruit attaché au bureau de Shaykh-u’l-Islam, Bediuzzaman vécut un changement mental et spirituel profond. C’est alors qu’il décida de tourner le dos à ce bas-monde.

Quand il comprit que les sciences “humaines” et la philosophie n’étaient pas des moyens suffisants pour atteindre la Vérité, il choisit la révélation coranique comme “Guide unique”. En reconnaissance de ses services dans la lutte pour l’Indépendance de la Turquie, Mustafa Kemal invita Bediuzzaman à Ankara.

Cependant, il fut attristé de voir à son arrivée, qu’au moment même de la victoire des Turcs et de l’Islam, des idées athées se propageaient parmi les députés et les fonctionnaires, et beaucoup d’entre eux négligeaient leurs obligations religieuses. Pour renforcer la foi des représentants du peuple, il publia divers ouvrages qui eurent un effet très positif.

Après être resté environ huit mois à Ankara, Bediuzzaman comprit qu’il ne pourrait pas travailler aux côtés de Mustafa Kemal et des nouveaux leaders, car ceux-ci avaient une vision et des objectifs tout autres que les siens. Il décida de combattre leurs projets de sécularisation, mais pas dans l’arène politique. Ainsi, quand Mustafa Kemal lui offrit des hauts postes et d’autres avantages, il les refusa et quitta Ankara pour aller à Van, ville du Sud-Est de la Turquie. Il s’y retira pour y mener une vie spirituelle, et y pratiqua la contemplation et la méditation. Il recherchait la meilleure voie à prendre pour son peuple.

En peu de temps, les craintes de Bediuzzaman concernant le nouveau régime se réalisèrent: Les premières mesures pour faire de la Turquie un état laïc furent prises. Le régime se fixa pour objectif principal de réduire la puissance de l’Islam dans l’état, et même à terme de l’extirper de la vie des Turcs. Suite à cette politique, au début de 1925, une rébellion éclata dans l’Est, dans laquelle Bediuzzaman, qui a toujours été contre la guerre civile, ne joua aucun rôle. Or, parce qu’il se trouvait dans la région et surtout parce qu’il était contre les projets du gouvernement pour l’occidentalisation de la société, il fut accusé à tort d’avoir organisé cette rébellion.

Il fut alors envoyé en exile à l’Ouest du pays avec des centaines d’autres innocents. C’est ainsi que commencèrent dans l’injustice vingt-cinq années d’exile, d’emprisonnement, et d’oppression illégale. Il fut envoyé à Barla, un tout petit village dans les montagnes de la province d’Isparta.

Toutefois, les efforts des autorités pour isoler Bediuzzaman et pour diminuer son influence produirent l’effet inverse, car il était prêt et détenait toutes les qualités pour relever le nouveau défi. Il passa ses années à écrire_ malgré toutes les contraintes qu’on lui affligeait _ la fameuse collection de livres intitulée Risale-i Nur. Ses ½uvres circulèrent dans le silence et prirent racine, combattant dans la voie la plus constructive la tentative de déraciner l’Islam, l’athéisme et le matérialisme que certains espéraient faire pénétrer dans l’esprit des Musulmans.

(c) Traduit par S. Gunay à partir du texte en anglais qui se trouve à cette adresse :
 
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