Traite a l'usage des malades

FaKiR

Meþveret Bþk.
TRAITE A L'USAGE DES MALADES

(VINGT-CINQUIEME ECLAIR)

Deuxième édition revue Bediûzzaman
Said Nursî

VINGT-CINQUIEME ECLAIR
(Vingt-Cinq Remèdes)



Il a été écrit en guise de remède, de soulage¬ment, d'ordonnance spirituelle, de visite au malade, et de souhait de bon rétablissement.

AVERTISSEMENT ET EXCUSE

Comme cette ordonnance spirituelle a été composée d'un seul jet (Note) à la différence des autres écrits, par manque de temps et d'attention nécessaires, je l'ai révisée une seule fois, très rapidement contrairement à mes précédents écrits. Donc, elle a été laissée en désordre au niveau du premier brouillon. Pour ne pas altérer, par excès de réécriture, les souvenirs qui me sont venus au cœur spontanément, nous n'avons pas cru nécessaire de les réexaminer. Que les personnes qui les liront, particulièrement les malades ne se fâchent pas et qu'elles prient pour moi, quoi qu'elles soient gênées par certains mots désagréables ou bien quelques expressions disgracieuses.
(Note) Ce traité fut composé en quatre heures et demie. Quatres témoins l'ont assisté.
Oui Oui Oui Oui
Rustu Refet Husrev Said
 

FaKiR

Meþveret Bþk.
Dans cet Eclair, nous expliquons briève¬ment "Vingt-Cinq Remèdes" qui pourront être un vrai soulagement, et un baume bienfaisant pour les malheureux et les malades qui représentent le dixième du genre humain.


PREMIER REMEDE: O pauvre malade! Ne t'inquiète pas, patiente. Ta maladie n'est pas un mal pour toi; au contraire, en quelque sorte, c'est un remède. Parce que: la vie est un capital, elle s'en va. Si elle ne produit aucun fruit, elle sera perdue. Aussi, si elle est dans le confort et l'insouciance, elle s'en va beaucoup plus vite. La maladie fait fructifier ton capital avec de
6
grands bénéfices. Aussi, elle ne donne pas l'oc¬casion à la vie de passer vite, elle la retient, l'al¬longe jusqu'à ce qu'elle parte en la laissant après avoir donné des fruits. Voilà, mettant en exergue l'impression que la durée de vie s'al¬longe avec la maladie "long est le temps de mal¬heur et trop court est le temps de plaisir" est devenue proverbiale.




DEUXIEME REMEDE: O malade impa¬tient! Patiente et plutôt remercie. Cette ma¬ladie que tu as peut donner à chacune des minutes de ta vie, la valeur d'une heure. Parce qu'il existe deux sortes d'adoration: l'une est l'adoration positive que constituent les adora¬tions connues comme la prière rituelle et l'invo¬cation. L'autre est constituée des adorations négatives que le malheureux, lorsqu' il ressent sa faiblesse et son impuissance du fait des ma¬ladies et malheurs, adresse à Son Créateur Miséricordieux et auprès de qui il se réfugie en le suppliant, l'invoquant et accomplissant ain¬si une adoration spirituelle, sincère et non ostentatoire. Oui, il a été rapporté dans les Traditions authentiques qu'une vie passée dans, la maladie est comptée comme une adoration pour le croyant, à condition qu'il ne se plaigne pas de Dieu. Il est même établi par les Traditions authentiques et les découvertes véridiques qu'une minute de maladie de cer¬taines personnes patientes et reconnaissantes a la valeur d'une heure d'adoration et une minute de certains hommes accomplis a celle d'un jour d'adoration. Remercie la maladie sans te plain¬dre d'elle puisqu'elle te fait gagner une longue vie en donnant à une minute de ta vie la valeur de mille minutes.




TROISIEME REMEDE:
O malade impa¬tient! Continuellement le départ des arrivants et le vieillissement des jeunes, le chamboule-ment dans la fin et la séparation témoignent que l'homme n'est pas venu au monde pour s'a¬muser et prendre du plaisir. Aussi, bien que l'homme soit le plus parfait, le plus élevé, le plus riche en facultés des êtres vivants, il est plutôt le souverain de ces êtres parce que, con¬trairement à l'animal, il peut penser aux plaisirs du passé et aux' malheurs du futur, ce qui le conduit à mener une vie douloureuse et difficile. Donc, l'homme n'est pas seulement venu à ce monde pour vivre bien et passer une vie calme et joyeuse; mais aussi l'homme qui détient dans sa main un très grand capital, est venu oeuvrer, faire du commerce pour le bon¬heur d'une vie éternelle. Quant au capital qui lui est donné, c' est son temps de vie. S'il n'y a pas de maladie, la santé et le bien-être don¬nent l'insouciance. Ils font oublier l'au-delà. L'homme ne veut pas se rappeler la mort et la tombe. Ils font dilapider son capital de vie en le semant au vent, inutilement. Quant à la mal¬adie, elle lui ouvre les yeux tout d'un coup. Elle dit à sa vie et à son corps: "Tu n'es pas immor¬tel, tu n'es pas livré à toi-même, tu as un devoir, laisse la vanité, pense à Celui qui t'a créé, sache que tu iras à la tombe, ainsi prépare-toi." Voilà, de ce point de vue, la maladie est une conseil¬lère qui ne trompe point et un guide qui avertit. On ne doit pas s'en plaindre, en revanche on doit la remercier pour cet aspect; si elle est trop insupportable, il faut demander à Dieu la patience.



QUATRIEME REMEDE: O malade plaintif! Tu n'as pas le droit de te plaindre; au contraire tu dois remercier et patienter. Parce que, ton corps, tes membres et tes organes ne sont pas ta propriété. Tu ne les as pas faits! Tu ne les as pas achetés dans une manufacture. Donc, ils sont la propriété d'autrui. Leur propriétaire peut les employer dans sa propriété comme il l'entend. Comme il a été dit dans l'exemple de la Vingt-Sixième Parole pour montrer la beauté de son art et sa fortune de valeur, un artiste très riche et très habile prend un homme pauvre comme mannequin contre un salaire en une petite heure. Il l'habille d'une chemise, d'une robe brodée et bien façonnée. Il travaille sur lui et fait des coupes. Pour montrer les différentes façons de son art, il coupe, change, allonge et raccourcit. Alors, si cet homme pauvre, salarié dit à ce personnage: "Tu me déranges, tu me donnes du souci par le fait de me faire pencher et de me faire lever. Tu me rends laid en coupant, en rétrécissant cette chemise qui m'embellissait." Peut-il avoir le droit de le dire? Peut-il dire: "Tu as agi sans pitié, sans compas¬sion." Voilà, ton sort est identique à celui de cet homme, ô malade! Le Créateur qui t'a habillé de la chemise de ton corps et qui t'a doté des sens lumineux comme la vue, l'ouïe, la raison, le cœur, te fait tourner dans beaucoup d'états et te fait changer dans beaucoup de situations pour montrer les ornements de ses noms les plus beaux. Tu le connais comme Pourvoyeur à travers la faim, sache aussi son nom Guérisseur par ta maladie. Les souffrances, les maladies montrent une partie des manifestations de ses noms; en eux, il y a aussi des éclairs de sagesse et des rayons de miséricorde et dans ces rayons beaucoup de beautés. Si le voile de la maladie, derrière lequel tu manifestes ta crainte et ton exécration, se lève, tu trouveras des significa¬tions belles et agréables.
 

FaKiR

Meþveret Bþk.
CINQUIEME REMEDE:

0 malade éprouvé par la maladie! De nos jours, je suis convaincu par expérience que, pour certains, la maladie est un bienfait divin, un cadeau du Miséri¬cordieux. Depuis ces huit ou neuf ans, bien que je ne le mérite pas, certaines jeunes personnes m'ont rencontré pour que je prie en leur faveur à cause de leur maladie. J'ai remarqué que quel que soit le jeune malade que je rencontre, il commence à penser à son au-delà plus que les autres jeunes; il n'a pas l'ivresse de la jeunesse. Il se sauve d'un certain degré de pulsions bes¬tiales qui se trouvent dans l'inconscience. Je les avertissais que je voyais comme un bienfait divin ces maladies qui étaient dans la limite du supportable. Je disais: "Mon frère, je ne suis pas contre ta maladie, je ne ressens pas de pitié pour toi au point de ressentir de la tendresse afin que je prie. Patiente jusqu'à ce que la maladie te réveille complètement; après que la maladie aura terminé son devoir, j'espère que le Créateur Miséricordieux te donnera la santé." Je disais aussi: "Certains de tes semblables ébranlent leur vie éternelle; plutôt, ils la dé¬truisent en tombant dans l'insouciance à cause du malheur lié à la bonne santé, ne pensant pas à l'au-delà, en délaissant la Prière, en oubliant Dieu pour une heure de plaisir apparent de la vie d'ici-bas. Tu vois certainement avec l'œil de la maladie ta tombe qui est une étape et der¬rière laquelle il y aura d'autres étapes de l'au-delà où tu iras et tu agiras en fonction d'elles. Donc, pour toi, la maladie est une santé, la san¬té, chez une partie de tes semblables, est une maladie.
 

FaKiR

Meþveret Bþk.
SIXEME REMEDE:
O malade qui te plains de la souffrance! Je t'interpelle: pense à ta vie passée et rappelle-toi les jours heureux de plai¬sir et les moments malheureux et douloureux
passés de cette vie-là. En tout cas, tu diras soit "Oh!" soit "Ah!"; c'est-à-dire ton cœur ou ta langue dira soit: "Dieu soit loué, merci", soit "Quel malheur! Quel ennui!" Fais attention que ce qui creuse un plaisir spirituel qui rend ton cœur reconnaissant et qui te fait dire: "Dieu soit loué, merci." est le fait de penser aux souf frances et aux malheurs. En effet, la fin de la souffrance, c'est le plaisir. Ces soucis-là, ces malheurs-là avaient laissé, dans l'esprit, un plaisir durable, si on les creuse en y pensant, un plaisir coule dans l'esprit, les remerciements y sont distillés. Ce qui te fait dire: "Quel regret! Quel chagrin!", ce sont les états de plaisir et de joie que tu as passés; en disparaissant ils font hériter à ton âme une souffrance perpétuelle quel que soit le moment où tu y penses, cette souffrance est déchirée, regret et chagrin y coulent. Puisque le plaisir illicite d'un jour fait souffrir parfois moralement un an, dans la souf¬france éphémère d'un jour de maladie, il y a le plaisir spirituel du fait de sa fin, de son état passager et du fait d'en être délivré, mais aussi la bénédiction de plusieurs jours. Pense donc au résultat et à la récompense spirituelle qui est contenue dans cette maladie qui t'est arrivée momentanément, dis "Eh! Cela passera aussi." Remercie au lieu de te plaindre.
SIXIEME REMEDE (note): 0 mon frère qui, en pensant aux plaisirs du monde, souffres de la maladie! Si ce monde était éternel, si la mort n'existait pas sur notre chemin, si les vents de séparation et d'extinction ne soufflaient pas et s'il n'y avait pas d'hivers moraux dans l'avenir malheureux et orageux; moi aussi, avec toi, j'aurais pitié de ton état. Mais, puisque le monde nous dira un jour: "Allons dehors!" il se bouchera l'oreille de notre cri; avant qu'il ne nous chasse dehors avec les avertissements de ces maladies, nous devons dès maintenant renoncer à son amour; avant qu'il ne nous quitte, nous devons tenter de le quitter du cœur. Oui, en nous avertissant dans ce sens, la maladie affirme: "Ton corps n'est ni de pierre, ni de fer. Sûrement, il est composé de dif¬férentes matières qui sont à tout moment
susceptibles de se décomposer. Laisse l'arrogance, comprends ton incapacité, connais Dieu, ton Seigneur, sache ton devoir, apprends pourquoi tu es venu au monde." avertit-elle discrètement à l'oreille du cœur. Aussi, puisque le plaisir et le goût du monde ne durent pas, particulièrement s'ils ne sont pas licites, ils sont aussi non per¬manents, aussi douloureux, porteurs de péché. Sous le prétexte de ta maladie, comme tu as perdu ce plaisir-là, ne pleure pas; au contraire pense au sens de l'adoration spirituelle et à la récompense de l'au-delà qui se trouvent dans la maladie, essaie de t'en réjouir.
 

FaKiR

Meþveret Bþk.
SEPTIEME REMEDE:
O malade qui as per¬du la jouissance de sa santé! Ta maladie ne fait pas fuir le bienfait divin de la santé, au con¬traire elle te le fait apprécier et le fait aug¬menter. Parce que, si une chose dure, elle perd de sa valeur. Même, les gens de la vérité disent unanimement
C'est-à-dire: "Les choses sont connues par leurs contraires." Par exemple: s'il n'y avait pas d'obscurité, la lumière ne serait pas connue, elle
---------------------------------------------------------
(Note): Comme cet Eclair est inspiré d'une façon spontanée, deux remèdes sont écrits dans le sixième rang; pour ne pas toucher à sa nature originelle, nous l'avons laissé tel quel, nous ne l'avons pas changé nous disant qu'il y a sûrement un mystère.resterait sans plaisir; s'il n'y avait pas de froid, la chaleur ne serait pas comprise, sans plaisir; s'il n'y avait pas de faim, manger ne ferait pas plaisir. Si l'estomac n'avait pas de température, boire de l'eau ne ferait pas plaisir; s'il n'y avait pas d'affection, le bien-être serait sans saveur; s'il n'y avait pas de maladie, la santé serait sans plaisir. Puisque le fait que le Sage Créateur a abondamment muni l'homme dans sa capacité de connaître, d'apprécier toutes sortes de bonté et toutes sortes de bienfait pour le faire remercier et lui faire sentir et goûter chacun d'entre eux, montre sans doute que, comme il a donné la santé et le bien être, il donnera aussi les maladies, les affections et les problèmes. Je t'interroge: "Si tu n'avais pas cette maladie à ta tête, à ta main ou à ton estomac, le remer¬cierais-tu en ressentant le plaisir et le bienfait divins de la bonne santé de ta tête, de ta main et de ton estomac. Sans doute tu ne le remer¬cierais pas, plutôt tu n'y songerais même pas, tu dépenserais ta santé dans la débauche et l'insouciance.
 

FaKiR

Meþveret Bþk.
HUITIEME REMEDE:

0 malade qui penses à ton au-delà! La maladie nettoie, purifie comme le savon, les saletés des péchés. Il est établi dans le Hadith que les maladies sont l'ex¬piation des péchés. Il y a aussi dans le Hadith: "En secouant un arbre comme ses fruits mûrs tombent, de même les frissons d'un malade croyant font tomber ses péchés." Les péchés sont des maladies permanentes dans la vie éternelle. Même, dans la vie d'ici-bas, ils sont des maladies spirituelles pour le cœur, la con¬science et l'âme. Si tu patientes sans te plain¬dre; avec une telle maladie passagère, tu seras sauvé de beaucoup de maladies permanentes.
Si tu ne penses pas au péché ou si tu ne con¬nais pas l'au-delà ou bien si tu ne connais pas Dieu; tu as une telle terrible maladie qui est un million de fois plus grande que cette petite maladie que tu as. Alors, tu dois crier. Parce que, ton cœur, ton esprit et ton âme sont en rapport avec les créatures du monde entier. Ces rapports cessent une fois pour toutes avec la disparition et la séparation; d'innombrables plaies s'ouvrent en toi. En particulier, comme tu ne connais pas l'Au-delà, puisque tu ima¬gines la mort comme une pendaison éternelle; on dirait que tu as un corps malade et aussi grand que le monde avec des contusions et des plaies. Voilà, tout d'abord, il faut chercher le remède de la foi et susciter sa croyance qui est l'antidote donnant sûrement le remède et certainement la guérison contre les maladies illimitées de ce grand corps spirituel blessé d'innombrables blessures et maladif d'innombrables maladies et savoir que le chemin le plus court pour trouver ce remède, c'est de connaître la puissance et la miséricorde d'un Puissant Glorieux avec la fenêtre de l'impuissance et de la faiblesse que la maladie matérielle te montre sous le voile de l'insouciance qu'elle brise. Oui, dans l'esprit de celui qui ne connaît pas Dieu, il y a tant de malheurs qui remplissent le monde. Le monde de celui qui connaît Dieu est rempli de lumière et de joie spirituelles. Selon son niveau, il le ressent avec la force de la foi. Sous le poids de la joie, de la guérison et du plaisir spirituels venant de la foi, la souffrance des maladies matérielles partielles se fond, s'écrase.


NEUVIEME REMEDE:

0 malade qui con¬nais son Créateur! Quant à la souffrance, à l'inquiétude et à la peur des maladies: c' est par l'apparence que, parfois, la maladie semble l'auxiliaire de la mort. Elle est horrible au regard de l'insouciance et de l'aspect extérieur, les maladies qui peuvent la provoquer font peur et inquiètent.
Premièrement: sache et crois catégorique¬ment que "le terme de la vie est prédestiné, il ne change pas." Ceux qui pleuraient au chevet des personnes gravement malades et qui jouissaient d'une bonne santé sont morts., et ces gens-là très malades ont vécu après avoir retrouvé la guérison...
Deuxièmement: la mort n'est pas horrible comme elle apparaît. Nous avons prouvé atégoriquement, sans aucun doute, dans beaucoup de Traités avec la lumière que le Saint Coran a donnée que, pour les gens de foi, la mort est comme une permission pour une vie devenue à charge, elle est aussi dans l'épreuve que chacun doit passer sur terre, un repos de l'adoration qui est l'enseignement et les instructions; et aussi, un moyen de rencontrer quatre-vingt-dix neuf pour cent de ses amis et de ses proches qui sont partis pour l'au-delà. C'est également un

moyen d'entrer dans son vrai pays, sa demeure de bonheur éternelle ainsi qu' une invitation à passer de la geôle du monde, au jardin des paradis; donc, une attente pour recevoir son salaire contre son service par la vertu du Créateur Miséricordieux. Puisque l'essence de la mort du point de vue de la vérité est ainsi, il ne faut pas la regarder avec horreur, au con¬traire on doit la considérer comme le début de la grâce et du bonheur. Certes, certains Saints ont peur de la mort mais il ne s'agit pas d'hor¬reur de la mort, au contraire c' est pour gagner plus de bonnes actions dans la poursuite du devoir de la vie. Oui, la mort pour les gens de foi est la porte de la grâce. Pour les gens de l'égarement, elle est le puits d'éternelle obscurité


DIXIEME REMEDE: O malade qui t'in¬quiètes inutilement! Toi, tu t'inquiètes de la gravité de la maladie. Ton inquiétude aggrave ta maladie. Si tu veux que ta maladie soit allégée, essaie de ne pas t'inquiéter. C'est-à-dire pense aux avantages, à la récompense contenue dans la maladie, à son état éphémère, enlève l'inquiétude, coupe la racine de la maladie. Oui, l'inquiétude double la maladie, elle donne au cœur une maladie spirituelle sous l'effet de la maladie matérielle; celle-ci s'appuie sur elle et continue. Avec résignation et contentement; en pensant avec sagesse à la maladie, si l'inquié¬tude s'en va, une bonne base de cette maladie matérielle sera coupée, elle sera allégée, elle s'en ira en partie. Particulièrement, en raison des illusions, une once de maladie matérielle grandit parfois autant que dix. En coupant l'in¬quiétude, les neuf dixièmes de cette maladie-là partent. Comme l'inquiétude augmente la ma¬ladie, elle est en quelque sorte une accusation contre la sagesse divine, une critique contre sa grâce et une plainte contre le Créateur Miséri¬cordieux, le malade reçoit un soufflet contraire¬ment à son but, il augmente sa maladie. Oui, comme le remerciement augmente le bienfait; de même la plainte augmente la maladie et le malheur. Aussi, l'inquiétude, elle-même est une maladie. Son remède, c' est de savoir la sagesse de la maladie. Puisque tu as connu cette sagesse, son utilité, applique le remède à l'in¬quiétude pour te sauver. Dis "oh!" au lieu de "ah!", au lieu de "quel malheur!", dis "Louange à Dieu en toutes circonstances!".
 

FaKiR

Meþveret Bþk.
ONZIEME REMEDE: O frère malade impa¬tient! Bien que la maladie te donne une souf¬france présente, elle donne, avec le temps passé, depuis son début jusqu'à maintenant, un plaisir spirituel et comme récompense, un plaisir psychique. Durant le temps qui est postérieur à ce jour, plutôt à cette heure, il n'y a pas de maladie, par conséquent, il n'y a que du néant, donc il n'y a pas de souffrance. S'il n'y a pas de souffrance, il ne peut y avoir de tristesse; comme tu te fais des illusions, l'impa¬tience t'arrive. En effet, puisque tout le temps de la maladie matérielle précédant ce jour est parti, sa souffrance aussi est partie avec lui. Au lieu qu'ils te donnent l'avantage et la joie, souf¬frir et s'impatienter en pensant à eux, c' est de la folie. Dis à présent: «Les jours à venir ne sont pas encore venus"; penser à eux dès main¬tenant, penser à un jour inexistant, à une ma¬ladie inexistante, à une souffrance inexistante et souffrir en y pensant avec illusion, en s'im-patientant, croire donner existence à trois niveaux du néant, qu'est-ce si ce n'est une folie? Quant aux temps de maladie qui précèdent cette heure, puisqu'ils donnent de la joie et que le temps postérieur à cette heure est néant, la maladie et la souffrance le sont également; ne disperse pas ainsi à droite et à gauche toute la force de la patience que l'Etre Absolu t'a don¬née; utilise-la contre la souffrance de cette heure-ci; patiente en disant "O l'Etre Patient!"


DOUZIEME REMEDE: O malade qui es privé d'adoration et de prières continuelles à cause de la maladie et qui t' attristes de ce manque! Sache qu' il est établi selon le Hadith: "Pendant sa maladie, le croyant pieux reçoit la récompense de l'adoration habituelle, conti¬nuelle qu'il accomplissait et qu'il ne peut pas faire en raison de sa maladie." Si un malade accomplit ses obligations; autant que possible, avec patience et confiance, en les accomplis¬sant d'une façon sincère, la maladie prend la place des autres "sunnas" pendant la maladie grave. De plus, la maladie fait ressentir chez l'homme son impuissance et sa faiblesse. Avec le langage de cette impuissance et de cette faib¬lesse, elle pousse à invoquer en état et en acte. L'Etre Absolu a donné à l'homme une impuis¬sance illimitée et une faiblesse sans fin pour qu'il prie, en implorant d'une façon permanente auprès de la cour divine.
c'est-à-dire: "Si vous n'aviez pas la prière, quelle importance auriez-vous?". Avec le mys¬tère du verset, comme une des causes de l'im¬ploration et de la supplication sincères qui sont la sagesse de la création de l'homme et la raison de sa valeur est la maladie, il y a la maladie et de ce point de vue, il faut remercier Dieu, au lieu de se plaindre et après avoir obtenu le rétablissement, il ne faut pas fermer la vanne de l'imploration que la maladie avait ouverte.


TREIZIEME REMEDE: 0 pauvre homme qui te plains de la maladie! Pour certains, la maladie est un trésor important; un divirf cadeau très précieux, chaque malade peut con¬sidérer sa maladie de cette sorte. Puisque la fin de la vie n'est pas fixée; pour que l'Etre Absolu sauve l'homme du désespoir absolu et de l'in¬souciance absolue, pour le tenir entre la peur et l'espérance et aussi pour le protéger ici-bas et dans l'au-delà, avec sagesse, Il a caché la fin de la vie. Puisque celle-ci peut arriver à tout moment, si elle saisit l'homme dans l'insou¬ciance, elle peut nuire beaucoup à sa vie éternelle. La maladie fait disparaître l'insouciance et fait penser à l'au-delà, elle fait rappeler la mort; par conséquent, l'homme se prépare. Parfois il a un tel bénéfice qu'il atteint en vingt jours ce qu'il ne pourrait pas gagner en vingt ans.
Il y avait deux jeunes parmi nos amis -qu'ils soient bénis par Dieu-. L'un était Sabri d'Ilama, l'autre Vezirzade Mustafa d'Islam Koy Je les voyais avec étonnement au rang le plus avancé dans la fidélité et le service de la foi bien que ces personnes soient illettrées parmi mes élèves!... Je n'ai pas saisi la sagesse d'une telle situation. Après leur décès, j'ai compris que chacun d'entre eux avait une grave mala¬die. Guidé par cette maladie, contrairement aux jeunes qui sont insouciants et qui ne s'ac¬quittent pas d'obligations, ils se sont trouvés dans une très importante piété, dans un service très précieux et dans une situation très béné¬fique de l'au-delà. Si Dieu le veut, la peine de deux ans de maladie est devenue la cause du bonheur des millions d'années de la vie éter¬nelle. Je comprends maintenant que la prière que je faisais parfois pour leur rétablissement
fut une malédiction du point de vue d'ici-bas. Si Dieu le veut, cette imploration-là fut acceptée pour la félicité de la vie de l'au-delà.
Voilà, ces deux personnes ont trouvé un bénéfice qu'on pourrait gagner, à mon avis, avec dix ans de piété. Si les deux se jetaient comme certains jeunes dans l'insouciance et la débauche en comptant sur leur santé et leur jeunesse; alors que la mort les observait, et les aurait rattrapés dans les saletés des péchés, ils auraient fait de leurs sépulcres un nid de scor¬pions et de serpents au lieu d'en faire un trésor des lumières. Puisque les maladies ont de tels bénéfices, au lieu de s'en plaindre; on doit s'en remettre plutôt à la miséricorde divine par la confiance en Dieu et la patience en Le remer¬ciant.


QUATORZIEME REMEDE: O malade dont l'œil a subi la cataracte! Si tu savais quelle lumière et quel œil spirituel il y a sous le voile qui arrive à l'œil des gens de foi, tu dirais: "Mille merci à mon Seigneur Miséricordieux." Pour expliquer ce remède, je vais raconter un événement que voici:
Les yeux de la tante de Suleyman de Barla qui m'a servi huit ans avec parfait dévouement sans me blesser se sont fermés une fois. En por¬tant sa bonne intention à mon égard cent fois plus, cette femme pieuse, en disant: "Implore pour que mes yeux soient rouverts." Elle m'a attrapé à la porte de la Mosquée. Quant à moi, en prenant la piété de cette femme illuminée et bénie comme intercession à ma prière, j'ai sup¬plié en disant: "O mon Seigneur! Ouvre ses yeux au respect de sa piété." Le deuxième jour, un ophtalmologue de Burdur est venu, il lui a ouvert les yeux. Quarante jours après, ses yeux se sont refermés. J'ai été très touché. J'ai beau¬coup prié... Si Dieu le veut, cette prière-là est acceptée pour son au-delà. Sinon ma prière serait une malédiction complètement injuste pour elle. Parce qu'il restait quarante jours pour sa mort. Quarante jours après -qu'elle soit bénie-, elle est décédée. Au lieu du regard triste de l'œil vieilli, sensible aux vignes de Barla quarante jours; de son sépulcre, cette défunte a gagné le regard des vignes de quarante mille jours. Parce que sa foi était forte et sa piété intense. Oui, si l'œil d'un croyant reçoit la cataracte et qu'il entre dans le sépulcre ayant l'œil fermé, selon l'intensité de sa foi, plus que les gens du tombeau, il peut soutenir du regard la lumière de l'au-delà. Comme nous voyons beaucoup de choses dans ce monde, les croyants aveugles ne les voient pas; dans la tombe, si ces aveugles sont partis avec la foi, ils voient plus intensément, même davantage que les gens des tombes. De même qu'on observe avec les jumelles qui montrent ce qui est le plus lointain, selon leurs niveaux, dans leurs tombes, ils observent en regardant comme au cinéma les vignes du Paradis.
Voilà, un œil très lumineux et bien que sous terre, qui verra et regardera le Paradis qui est au dessus des cieux, tu peux le trouver avec remerciement et patience sous le voile de ton œil. Voilà, l'ophtalmologue qui peut enlever ce voile de ton œil et qui te fera regarder avec un tel œil, c' est le Sage Coran.


QUINZIEME REMEDE: 0 malade qui gémis! Ne dis plus "ouf!" en regardant l'apparence de la maladie. Regarde son sens, dis "oh!" Si le sens de la maladie n'était pas une bonne chose, le Créateur Miséricordieux ne donnerait pas les maladies à ses serviteurs qu'il icultés sont les meilleurs des gens". D'abord, les prophètes, à leur tête, le Prophète Job (paix sur lui), puis les gens pieux ont con¬sidéré comme une adoration sincère et ont remercié avec patience comme un cadeau du Miséricordieux pour chacune des maladies dont ils ont souffert. Ils les ont regardées comme une opération chirurgicale provenant de la grâce du Créateur Miséricordieux. 0 malade, toi qui gémis! Remercie avec patience si tu veux faire partie du convoi lumineux. Sinon, si tu t'en plains, ils ne te prendront pas dans leur convoi. Tu tomberas dans le fossé des gens insouciants! Tu iras dans un chemin obscur. Oui, il y a une partie des maladies qui, si elles résultent de la mort, causent le degré d'une sainteté comme la valeur en quelque sorte du martyr spirituel. Par exemple:
Comme des gens qui décèdent avec des maladies qui viennent de l'accouchement d'enfant (Note), de colique, de noyade, de feu et de peste sont martyres spirituels, il y a beaucoup de maladies bénies qui font gagner avec la mort le degré de sainteté. Aussi, comme la maladie diminue l'amour de ce monde et de ses attachements, elle diminue avec l'idée de la mort pour les gens attachés au monde, la sépa¬ration très triste et douloureuse, même parfois elle la fait aimer.
 

FaKiR

Meþveret Bþk.
SEIZIEME REMEDE:

0 malade qui te plains de l'ennui! La maladie suggère le respect et la piété qui sont le plus important et qui sont très bien dans la vie sociale humaine. Parce qu'elle sauve l'homme de l'autosatisfaction qui le conduit à la sauvagerie et à la cruauté. Parce qu' avec le mystère de:
l'âme qui désire le mal et se trouve dans l'au¬tosatisfaction provenant de la santé et du bien-être ne ressent pas le respect envers les nombreux liens de fraternité qui le méritent. Cette âme n'entend pas les infortunés et les malades qui désirent la piété et la tendresse. Chaque fois que cette âme est malade; l'homme com¬prendra son impuissance et sa pauvreté; il respectera ses frères avec les attentions qu'ils méritent. Il ressentira le respect envers les frères qui viennent lui rendre visite ou l'aider en éprouvant la tendresse humaine. Cette ten¬dresse provient de la compassion qu'il faut avoir envers les infortunés, et de la pitié qui est une de très bonnes qualités de l'Islam; il les compare à son esprit qui sera pitié et tendresse; il aidera s'il peut, du moins, il invoquera Dieu, ou encore il rendra visite pour se renseigner sur sa santé, ce qui est "sunna" du point de vue de la Sharia; il gagnera une récompense.


DIX SEPTIEME REMEDE: 0 malade qui te plains de ne pouvoir faire de bonnes actions à cause de la maladie! Remercie. C'est la maladie qui t'ouvre la plus sincère de bonnes actions. Bien que la maladie fasse gagner sans cesse des récompenses au malade et à ceux qui sont chargés de lui pour Dieu, c'est le moyen aussi très important de l'acceptation de la prière.
Oui, s'occuper des malades procure récompense pour les gens de foi. Demander aux malades de leurs nouvelles, leur rendre visite -mais à con¬dition de ne pas les ennuyer- cela fait partie de la Noble Sunna, c'est une expiation des péchés. Il y a dans le Hadith: "Demandez les prières des malades; leurs prières sont acceptées." Surtout, si le malade fait partie des proches parents, en particulier si c'est le père ou la mère, les servir est une importante adoration et une très bonne action. Satisfaire le coeur des malades et les soulager, cela a la valeur d'une importante aumône. Heureux soient les enfants qui, en satisfaisant les cœurs de leurs père et mère au temps de leur maladie où leurs cœurs sont tristes, gagnent leurs bonnes prières. Oui, face à la tendresse de ses père et mère, qui est une vérité très estimée dans la vie sociale, même les anges applaudissent en disant: "Ainsi l'a voulu Dieu, que cela soit béni!" devant la vision de si louables vertus, qui montrent la bonne attitude, la hauteur de l'humanité de ce bon enfant-là qui réplique avec le parfait respect et la tendresse propre à l'enfant au moment de leurs maladies. Oui, ce qui ra¬mènera à rien la souffrance de la maladie, ce
sont les plaisirs qui viennent de la tendresse, de la pitié et de la compassion.
L'acceptation de la prière du malade est une question importante. Je priais depuis trente ou quarante ans pour la guérison d'une maladie nommée rhumatisme articulaire. J'ai compris que la maladie est donnée pour la prière et qu'elle devient elle-même la prière; c'est-à-dire, comme la prière n'annule pas la prière, j'ai com¬pris que le résultat de la prière est pour l'au-delà; (Note) quant à la maladie, elle est une sorte de prière, en comprenant son impuissance avec la maladie, le malade se réfugie auprès de la cour divine. C'est pourquoi bien que je fasse la prière de guérison depuis trente ans, comme ma prière n'est pas acceptée apparemment, il ne m'est pas venu à 1' esprit d'abandonner la prière. Car, la maladie est le temps de la prière; la guérison n'est pas le résultat de la prière. Sans doute, si l'Etre Absolu, le Sage et le
-------------------------------------------------
(Note) Oui, bien qu'une partie des maladies soit la cause de l'existence de la prière; si la prière cause l'inexistence de la maladie, la suppression de celle-ci risque de mettre fin à la prière, ce qui ne doit pas être.
Miséricordieux, donne la guérison, Il le fait avec sa générosité. De plus, si la prière n'est pas acceptée de la façon que nous souhaitons, on ne peut pas dire qu'elle n'a pas été acceptée. Le Sage Créateur le sait mieux, il nous donne le bien qui correspond à notre intérêt quel qu'il soit. Parfois, il transfère à notre au-delà pour notre intérêt nos prières concernant ici-bas. Ainsi de suite... Une prière, qui acquiert la sincérité avec le mystère de la maladie, surtout, si elle provient de l'impuissance et de la faib¬lesse, de l'humilité et du besoin, est très proche de l'acceptation. La maladie est le moyen d'une telle prière. Aussi bien le malade religieux que les croyants qui s'occupent du malade doivent profiter de cette prière.


DIX HUITIEME REMEDE: 0 malade qui te livres aux plaintes en quittant le remerciement! La plainte vient d'un droit. Ton droit n'est pas perdu pour que tu te plaignes. Au contraire, tu devrais beaucoup remercier à juste titre, tu ne l'as pas fait. Sans donner à l'Etre Juste, Son droit, tu te plains injustement comme si tu avait un droit. Tu ne peux te plaindre en regar¬dant ceux qui sont en bonne santé, comme s'ils étaient au dessus de toi. Au contraire, tu as le devoir de remerciements en regardant les pau¬vres malades qui sont au dessous de toi du point de vue de la santé. Regarde les mains coupées, si tu as la main cassée! Si tu es borgne, regarde les non-voyants qui n'ont pas les deux yeux! Remercie Dieu. Oui, personne n'a le droit de se plaindre en considérant jalousement le bienfait qui ne lui a pas été accordé. Et dans le malheur, le droit de chacun, c' est de regarder ceux qui sont en dessous de lui du point de vue du malheur pour qu'il soit reconnaissant. Ce mystère est expliqué dans certains traités avec une parabole. En voici le résumé:
Une personnalité fait monter un mal¬heureux au sommet d'un minaret. A chaque marche de celui-ci, elle donne un bienfait dif¬férent, un cadeau différent. Tout à fait au som¬met du minaret, elle lui donne un très grand cadeau... bien qu'il doive remercier et être reconnaissant pour tous ces cadeaux, cet homme querelleur en oubliant ceux qu'il a reçus dans toutes ces marches-là ou bien sans leur donner la moindre importance, sans remercier, regarde vers le haut en disant: "Ah! Sice
minaret était plus haut pour que je monte plus, pourquoi n'est-il pas plus élevé comme cette montagne-là ou l'autre minaret?" S'il commence à se plaindre, combien c' est ingrat! Combien c' est injuste! De même, un homme provenant du néant à l'existence, sans devenir pierre, ni arbre, ni animal, étant homme, devenant musulman, bien qu'il ait gagné un haut degré de bienfait en vivant la plupart du temps dans la santé et le bien-être; avec certaines anoma¬lies, il ne mérite pas certains bienfaits, comme la santé et le bien-être ou il les perd à cause de son mauvais usage ou de son mauvais choix en se plaignant de ne pouvoir atteindre son objec¬tif, sans patienter, en disant "Qu'ai-je fait pour que cela me soit arrivé?" Car, une telle attitude de critique de la souveraineté divine est une maladie spirituelle plus grave que la maladie matérielle. Avec sa plainte, il aggrave sa mal¬adie comme quand on se bat avec la main cassée. L'intelligent est celui qui patiente avec le mystère de
en s'y résignant pour que la maladie termine son devoir et qu'elle s'en aille.


DIX-NEUVIEME REMEDE: Tous les Noms tels que Beau et Glorieux qui accompagnent le nom de l'Eternel expriment la beauté. Parmi les existants, ce qui est le plus délicat, le plus beau, le plus complet du miroir de l'Eternel, c' est la vie. Le miroir du beau est beau. Le miroir qui montre les beautés du beau devient beau. Aussi, quoi qu'il arrive au miroir de la part du beau, c' est beau; aussi, quoiqu'il arrive à la vie, c' est beau du point de vue de la vérité. Parce qu' il montre les beaux ornements de Beaux Noms qui sont beaux. Si la vie continue tou¬jours dans la santé et le bien-être, elle devient un miroir incomplet. Plutôt, une telle vie sus¬cite l'ennui en faisant ressentir, en quelque sorte, le néant et l'inexistence. Elle diminue la valeur de la vie. Elle transforme en ennui le plaisir de vivre. A cause du souci, l'homme se jette soit dans la débauche soit dans le diver¬tissement en disant qu'il passera vite sa vie comme une peine de prison, en portant hostilité contre la durée de sa vie précieuse, il veut la passer en la tuant vite. Une vie qui se déroule
dans le changement et le mouvement et dans différentes attitudes fait ressentir sa valeur, fait savoir l'importance et le plaisir de la durée de vie; même dans la difficulté et le malheur, on ne veut pas que la durée de la vie passe. Il ne fait pas "ouf! ouf!", à cause de son ennui; en disant "Hélas! Le soleil ne s'est pas couché, aus¬si la nuit n'est-elle pas terminée." Oui, inter¬roge un monsieur très riche et sans travail qui a toutes choses parfaitement à sa disposition sur son lit de repos: "Quelle est ta situation?" Sans doute tu entendras de lui des paroles douloureuses telles que: "Hélas! Le temps ne passe pas, viens, nous allons jouer un trictrac ou trouvons un jeu pour passer le temps..." Ou bien tu entendras des plaintes venant du rêve de l'avenir telles que: "Cette chose me manque, si je faisais ce travail-là!" Demande à quelqu'un qui a subi un malheur ou bien à un malheureux ouvrier qui est dans une situation difficile ou pauvre: "Dans quel état es-tu?" S'il est raisonnable, il dira: "Dieu merci, je vais bien, je travaille. Si le soleil ne se couchait pas tard, j'aurais terminé ce travail; le temps passe vite; la durée de la vie ne s'arrête pas, elle s'en va. En fait, je me fatigue, mais cela passe aussi, tout passe très vite", en le disant, il fait con¬naître son passage rapide avec regret et combien la vie est précieuse. Donc, il comprend le plaisir du passage de la vie et la valeur de la vie avec fatigue et travail. Quant au repos et à la santé, ils rendent amère la vie et l'homme désire son passage.
0 frère malade! Comme il est bien prouvé, avec certitude, en détail dans d'autres traités, sache que l'origine et le ferment des malheurs, des maux et même des péchés, c' est le néant, il est le mal et l'obscurité, les situations telles que le repos, la chute, la tranquillité, l'arrêt, et la stagnation sont proches du néant, ils causent de l'ennui. Quant au mouvement et au change¬ment, c' est l'existence, ils font ressentir l'exis¬tence. Or, l'existence c' est le pur bien, la lumière. Puisque telle est la vérité, la maladie est envoyée dans ton corps comme l'invité pour beaucoup de devoirs; invité qui purifie la vie précieuse, la fortifie, la fait progresser et fait tourner autour du membre malade les autres membres de ton corps; ainsi tu entendras et tu verras les reflets des noms différents du Sage Créateur. Si Dieu le veut, elle partira en finissant vite son devoir. Et elle dira à la santé: "Viens prendre ma place pour toujours, tra¬vaille là, la maison est à toi, bon séjour."
 

FaKiR

Meþveret Bþk.
VINGTIEME REMEDE: 0 malade qui cherche un remède à sa maladie! La maladie se divise en deux parties. Une partie véridique, une partie imaginaire. Quant à celle-là, le Sage Glorieux Guérisseur a stocké un remède pour chaque maladie dans sa pharmacie la plus grande qu'est le globe terrestre. Pour chaque maladie, il a créé un remède. Pour le traite¬ment, prendre des médicaments, les utiliser est permis. Mais il faut attendre de l'Etre Absolu l'effet et la guérison. Comme c' est lui qui donne le remède, c' est aussi lui qui donne la guérison. Tenir compte des conseils de médecins pieux et compétents; c'est un important remède. Parce que la plupart des maladies viennent de mau¬vais usages, du manque de régime, du gas¬pillage, des erreurs, de la débauche et de l'inat¬tention. Le médecin religieux donne sans doute des conseils dans le cercle du licite. Il interdit les mauvais usages, les dépenses excessives et il apporte un soulagement. Le malade a confi¬ance en ses conseils et en ce soulagement, sa maladie diminue, il lui apporte de la tranquil¬lité au lieu de l'ennui.
Quant à la maladie imaginaire: son remède le plus efficace, c'est ne pas lui donner d'importance. Plus on lui en donne, plus elle enfle. Si on ne lui donne pas d'importance, elle s'en va. Par exemple, plus l'homme irrite les abeilles, plus elles s'amassent autour de sa tête, si l'homme ne leur donne pas d'importance, elles s'en vont. Aussi, plus tu donnes d'impor¬tance à l'image qui vient d'une corde qui semble à tes yeux bouger dans l'obscurité, plus elle grandit. Même parfois, elle fait fuir l'homme comme un fou; si l'homme n'y donne pas d'im¬portance, il verra qu'une corde ordinaire n'est pas un serpent, il se moquera de l'angoisse qu'il a. Si cette maladie imaginaire continue, elle se transforme en vraie. L'imaginaire chez les gens nerveux est une mauvaise maladie. Il en fait une montagne; sa force morale sera épuisée. Particulièrement, s'il rencontre des demi médecins sans pitié ou bien des docteurs inhu¬mains, ceux-ci provoquent plus ses chimères; s'il est riche, sa richesse partira, sinon il perdra soit la raison, soit la santé.
 

FaKiR

Meþveret Bþk.
VINGT ET UNIEME REMEDE: O frère malade! Dans ta maladie, il y a de la souffrance matérielle; mais un plaisir spirituel qui sup¬primera l'effet de la maladie t'entoure. Parce que, si tu as ton père, ta mère et tes proches; en revoyant les visages doux qui se réveillent de nouveau autour de toi et parce que tu voyais la tendresse très affectueuse que tu avais oubliée autour de toi, les amitiés très cachées, voilées en se réveillant avec amour, ta souffrance matérielle revient à un prix très bas contre tout cela. Aussi, comme les gens que tu servais avec fierté et dont tu essayais de gagner la faveur, te servent en raison de ta maladie, tu es devenu le maître de tes maîtres. Aussi, tu te reposes, tu as reçu de la maladie l'ordre d'arrêter les très dif¬ficiles charges. Sans doute, ta maladie partielle doit te mener au remerciement, non à la plainte, face à ces plaisirs spirituels.


VINGT DEUXIEME REMEDE: O frère qui es atteint d'une maladie grave comme l'apoplexie. Tout d'abord, je t'annonce la bonne nouvelle que pour le croyant l'apoplexie est con¬sidérée comme bénie... J'entendais cela depuis longtemps des saints. Je ne savais pas son
mystère. Un de ses mystères me vint à l'esprit sous cette forme que, pour rencontrer l'Etre Absolu, pour se sauver de grands dangers spi¬rituels et assurer le bonheur éternel, les saints ont suivi volontairement deux principes:
L'un: "se rappeler la mort", c'est-à-dire: comme le monde est passager, on se rappelle que l'on est aussi un invité passager, chargé d'un devoir; ainsi les saints ont travaillé pour leur vie éternelle.
Deuxième principe: pour se sauver de l'é-goïsme des désirs et des pulsions aveugles, ils ont travaillé pour tuer tout cela avec des absti¬nences et l'ascèse. O frère qui as perdu la moitié de la santé de ton corps! A toi, deux principes te sont donnés qui sont involontairement courts et simples, procurant le bonheur et qui t'avertis¬sent continuellement sur la situation de ton corps, le déclin du monde et l'état passager de l'homme. Le monde ne peut plus te noyer et l'inattention te fermer les yeux; en ce qui te con¬cerne, si tu ne veux pas être considéré comme demi-homme, ton âme ne doit pas te tromper avec des pulsions sensuelles, sauve-toi vite de ce malheur, de ton âme.


Voilà, avec le mystère de la foi, du dévoue¬ment, de la confiance en Dieu, en peu de temps, tu peux profiter comme les saints, des maladies lourdes comme une grave apoplexie. Alors, cette maladie-là descend à un prix très bas.

VINGT TROISIEME REMEDE: 0 malade seul, isolé et malheureux! Si ta maladie et ton isolement, si ton exil adoucissent pour toi les cœurs les plus durs, s'ils attirent un regard tendre, certainement Celui qui se présente à nous avec l'attribut Miséricordieux au début de tous les chapitres du Coran, Celui qui fait édu-quer tous les petits avec un éclair de sa ten¬dresse extraordinaire par toutes les mères et qui remplit la surface de la terre des bienfaits avec une apparition de sa miséricorde à chaque printemps, Celui dont le Paradis est un reflet de sa miséricorde avec tous ses bienfaits; Celui-là est, sans doute, ton refuge auprès de Lui, auprès du Créateur Miséricordieux, si tu le reconnais, si tu l'invoques avec le langage de la faiblesse et de la maladie, avec le langage de l'étranger, celui de l'isolé, tu recevras son regard tendre qui vaut plus que toutes les choses. Puisqu' Il existe, Il te regarde, par conséquent tu as tout. En vérité, l'étranger, le solitaire, c'est celui qui ne s'assure pas par la foi et le dévouement ou ne donne pas par la foi d'importance à son assurance.
 

FaKiR

Meþveret Bþk.
VINGT QUATRIEME REMEDE: 0 les infir¬mières qui servez les enfants et les personnes âgées qui sont comme les enfants innocents!... En face de vous, il y a un important commerce de l'au-delà. Gagnez ce commerce-là avec ardeur et effort. Il est bien établi auprès des Gens de la Vérité que les maladies des enfants innocents sont comme un entraînement, une éducation physique pour ces faibles corps-là et plus tard pour les rendre résistants aux diffi¬cultés du monde comme par exemple à une piqûre et à une éducation divine, malgré beau¬coup d'utilités relatives à leur vie terrestre, et comme l'expiation des péchés chez les grands; la cause de la purification spirituelle de leur vie, et plus tard, dans l'au-delà, la récompense qui vient des maladies qui sont en quelque sorte des piqûres entraînant le progrès spiri¬tuel, va aux registres des actions des pères et des mères, surtout aux pages de bonnes actions des mères qui préfèrent, par le mystère de la tendresse, la santé de leurs enfants à la leur. Quant au service rendu aux personnes âgées, gagner leurs prières, surtout si ce sont les pères et les mères, les contenter et les servir avec fidélité, d'une part c'est une grande œuvre pieuse, d'autre part il est établi par des Traditions Authentiques et des événements his¬toriques que les servir est le moyen d'être heureux aussi bien sur la terre que dans l'au-delà. Il est connu par beaucoup d'événements qu'un enfant heureux qui a obéi parfaitement à son père et à sa mère âgés, reçoit la même atti¬tude de ses enfants, de même un enfant mal¬heureux ayant maltraité ses parents, subira sur terre de multiples malheurs, autres que le châtiment de l'Au-delà. Oui, il doit non seule¬ment servir les vieux et les innocents parmi ses proches, mais aussi (puisqu'il y a la vraie fra¬ternité avec le mystère de la foi), s'il rencontre un vieux malade, digne de respect, dans le besoin, il doit le servir avec dévouement, c'est ce qu'exige l'Islam.
 
Üst